Depuis le début de la pandémie du COVID-19 ces derniers mois, j’ai passé du temps à réfléchir à mon métier. Une réflexion assez large sur le business et les marques en généra, et plus spécifiquement au sujet des services que je propose.
Bien sûr, je suis loin d’être le seul à avoir eu le temps de réfléchir (et/ou de m’inquiéter de la situation). En toute honnêteté, j’y pensais déjà depuis un moment. Je n’avais juste pas beaucoup progressé concrètement.
J’ai eu la chance de lire et échanger régulièrement avec un grand nombre de personnes talentueuses, notamment des stratèges que je connaissais déjà, du monde sur Twitter, sur le groupe Facebook Account Planning, celui de Sweathead, le Club des Planneurs Stratégiques, et des consultants indépendants du Yak Collective, qui ont d’ailleurs publié de précieux decks de présentation riches en idées et références inspirantes que je recommande (en anglais).
C’est enrichissant d’apprendre comment ces consultants indépendants approchent l’éventail de produits, de services, d’entreprises et d’industries sur lesquels ils travaillent. Cela me donne de nouvelles idées pour considérer ma propre offre de services.
Au cours des 13 dernières années, j’ai principalement travaillé et gagné des sous grâce à des agences de marketing et de publicité (et avant cela aussi, vu que j’ai démarré en graphisme). Même si l’industrie de la communication a évolué au long de ma carrière, ces changements se sont accélérés avec la pandémie, les licenciements et plans de restructurations se multiplient en ce moment dans le monde, et du coup je pense que cela vaut la peine de penser à mon métier. Je reviendrais sur ce sujet en plus de détail un peu plus tard.
Les conversations « Teaching Tangents » que j’ai avec mon ami James D’Souza aident également à cadrer ce cheminement, car les questions de ses étudiants de lycée sur une grande variété de sujets qui les préoccupent, m’amènent à continuer à réfléchir suite à chaque épisode du live sur Youtube (en anglais).
J’ai aussi récemment lu Deep Work de Cal Newport. J’ai beaucoup apprécié. C’était le moment idéal pour moi de le lire, et de commencer à appliquer certaines des recommandations pratiques du livre. Au cas où vous n’en auriez pas entendu parler, le livre traite de l’importance d’investir des efforts dans le «travail en profondeur», défini par l’auteur comme:
«Des activités professionnelles réalisées dans un état de concentration sans distraction qui poussent vos capacités cognitives à leur limite. Ces efforts créent de la valeur nouvelle, améliorent vos compétences et sont difficiles à reproduire. »
~ Cal Newport
Une des principales réalisations pour moi, qui me semble complètement évident avec le recul, mais j’avais presque oublié, et c’est que je suis, en fait, un « travailleur du savoir » tel que défini dans le livre (knowledge worker). Je suis rémunéré pour ma réflexion (stratégique). C’est vraiment facile d’être distrait et oublier de prendre du temps pour réfléchir et écrire sur mon travail; alors que je passe aussi du temps à me demander d’où ma prochaine mission va venir (donc mes revenus, mon loyer), maintenir le contact avec les clients, me tenir au courant des nouvelles de l’industrie, m’occuper des tâches administratives, etc.
J’ai souvent tendance à attendre (un peu paresseusement) d’être embauché pour une mission avant de réfléchir sérieusement – sinon avant ça c’est plus facile de songer tranquillement à l’image de marque, lire des rapports d’études, les potins, regarder des conférences en vidéo. J’écrivais plus souvent dans mon blog auparavant, mais plus autant ces dernières années.
Bref, je réfléchis maintenant, et en partant des bases, au risque de répéter des pensées déjà émises, et je ferai de mon mieux pour citer toutes mes références.
Pour donner un peu plus de contexte, ça vaut peut-être le coup de détailler le genre de reflexion que j’ai tendance à mener. Je suis un pratiquant en premier lieu plutôt qu’un théoricien, et en tant que tel, j’ai tendance à être assez pragmatique. Je veux dire par là que je considère tout d’abord ce qui faire en sorte que le boulot soit fait, d’une manière ou d’une autre.
Je pense que tout existe dans son contexte, et qu’il est crucial de connaître ce contexte. Je n’ai pas tendance à penser qu’il n’existe qu’une seule vérité. J’aime aussi les contradictions, du coup je pense que tout est relatif, et en même temps, que parfois il y a des valeurs absolues.
J’ai peu de formation académique formelle, donc j’ai moins d’expérience sur le côté purement théorique des choses. C’est une autre raison pour laquelle je pense que cet exercice sera utile même s’il s’agit simplement d’organiser mes propres pensées.
Je vais commencer comme j’ai tendance à le faire pour le travail, c’est-à-dire faire un zoom arrière pour avoir une perspective aussi large que possible, puis entrer dans un sujet plus en détail dans chaque article dans la série.
J’ajouterai également que la plupart des gens veulent (ou semblent vouloir?) La recette facile 1–2–3, ou le top 10 de je ne sais quoi, ou tout autre beau modèle de synthèse qui résume simplement des éléments complexes. Ces articles vont probablement être un peu plus développés, plutôt les réflexions préalables que ce style de produits résumés.
Pour prendre une analogie de cuisine, je ne vais pas servir le repas tout prêt, mais ce sera plutôt comme les émissions de cuisines, où tous les éléments à cuisiner sont prêts à assembler et cuire d’avance.
Je vais lister chaque nouvel article de la série sur le conseil en stratégie (indépendant) ici:
- Réflexions sur le business, les marques, et les patisseries
- La valeur de penser pour un business (en cours de traduction)
- Qu’est-ce que la stratégie, le planning stratégique? (à venir)
- Pourquoi travailler avec un consultant externe? (à venir)
- Le marketing, la communication, le planning stratégique, et autre jargon de business et d’image de marque (à venir)
- Et les gens dans tout ça alors? (ou les consommateurs, audiences, utilisateurs, etc) (à venir)
- Qui je suis, ce que je propose (à venir)
- La Stratégie Ludique (à venir)